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Éthique et journalisme dans l’Église – Journée mondiale de la liberté de la presse

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Cet article, traduit par Tiziana Calà, a été publié par Adventist World en Mars 2020. Vu son contenu et son rapport avec thème de la Journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai, la Rédaction de Alelouya a choisi de l’utiliser comme un éditorial.

Par Costin Jordache

Ce que nous traitons, et comment nous le traitons, est extrêmement important.

Quelqu’un a écrit un jour : « En politique, la plume est plus lourde parce qu’elle est chargée de la responsabilité collective qu’elle a envers son peuple et son avenir aux yeux du monde.[1] »

Cette déclaration s’applique autant à l’Église qu’à la politique. Le poids qui pèse sur les personnes chargées de rendre compte du mouvement et du développement de l’Église est important. Et le poids qui pèse sur l’Église elle-même pour renforcer le journalisme responsable au sein de l’Église est encore plus grand.

L’Église, dans notre cas l’Église Adventiste du Septième Jour, a la responsabilité (un impératif éthique) d’informer ses membres et ses communautés de manière précise et cohérente, même lorsque les nouvelles ne sont pas entièrement positives. À la base de cet appel se trouve l’intégrité biblique, le courage de reconnaître nos manquements, quelles que soient les conséquences politiques.

Pourtant, au sein de notre communauté religieuse, nous évitons parfois, voire décourageons, la diffusion de nouvelles qui pourraient compromettre notre brillante façade organisationnelle ou qui mettraient en cause les intérêts des dirigeants.

Il existe cependant plusieurs raisons impérieuses de reconsidérer de telles tendances.

LA TRANSPARENCE EST LA NOUVELLE NORME

Dans le monde entier, la transparence est l’une des valeurs fondamentales de la société. Le changement est en grande partie le fait de la génération des milléniaux, aujourd’hui âgée de 24 à 39 ans. La plupart des milléniaux exigent, voire demandent, la transparence des organisations avec lesquelles ils s’engagent. Ils ont grandi avec le Web et les médias sociaux, qui offrent tous deux une mine d’informations permettant d’analyser et d’évaluer pratiquement tout. Les organisations qui n’offrent pas ce niveau de divulgation sont moins fiables, voire pas du tout.

Un auteur écrit : « Il est clair que la confiance est la nouvelle monnaie de la fidélité à la marque »[2]. En appliquant cela à la communication, on peut supposer que si une organisation est honnête en diffusant ses “mauvaises nouvelles”, « on lui fera plus confiance avec les bonnes nouvelles[3]. »

LA GRANDE TENTATION D’AVOIR DES PRÉJUGÉS

En examinant le panorama des agences de presse, il est évident que les organes d’information laïcs sont de plus en plus à l’aise avec un préjugé idéologique implicite ou explicite. Si l’objectivité dans le journalisme a toujours été loin d’être parfaite, dans le passé, elle était au moins considérée comme digne d’intérêt. L’objectivité était la voie de la crédibilité. Cependant, la tendance actuelle à la polarisation des informations, qui associe sans équivoque le journalisme à des commentaires biaisés, est difficile à concilier.

Les organes d’information du monde adventiste sont confrontés à la même tentation de présenter les nouvelles sous un angle différent. Si vous êtes critiques envers l’Église, vous rapporterez surtout des nouvelles controversées et négatives ; si vous ne l’êtes pas, vous rapporterez surtout des nouvelles triomphantes. La partialité n’engendre ni confiance ni crédibilité. L’Église et ses journalistes doivent toujours être objectifs.

LA BIBLE EST UN EXCELLENT MODÈLE

Bien que la Bible ne soit pas typiquement considérée comme une œuvre journalistique, ses auteurs ont néanmoins raconté et rapporté le chemin du peuple de Dieu, à partir de la Création. Une seule lecture confirme que ces auteurs n’ont jamais manqué de donner une évaluation complète et honnête des événements.

Le récit biblique contient le passé souillé de nombreux patriarches, qui sert d’exemple. Grâce à des récits rendus honnêtes et objectifs, nous disposons à la fois d’une histoire exacte de l’Église et de nombreuses leçons à en tirer.

LA POSITION STANDARD

En 2011, l’Église Adventiste a publié le document « Transparence et exactitude des rapports financiers ». Au moment de sa publication, les dirigeants de l’Église ont expliqué que les principes du document transcendent les finances et que la transparence devrait être la position standard de l’Église Adventiste dans tous les domaines.

C’était un pas dans la bonne direction, qui devrait certainement s’appliquer à l’engagement de l’Église de tenir ses membres informés par des nouvelles justes et équilibrées.

Source : Adventiste Magazine


[1] Aysha Taryam est la rédactrice en chef de The Gulf Today, un journal de langue anglaise du Moyen-Orient.

[2] Kira Karapetian, Forbes, 8 août 2017.

[3] Glen Broom et Bey-Ling Sha, Effective Public Relations, 11° éd. (2013), p. 253.


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