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Autour des relations amoureuses entre adventistes et non adventistes

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La fréquentation des jeunes adventistes avec des non adventistes, une étude exploratoire par Jean-Fritznel Appo

Quoique l’Église Adventiste désapprouve les relations amoureuses entre adventistes et non adventistes, et n’organise pas de cérémonie nuptiale pour des personnes de foi différente, cela n’empêche pour autant que des adventistes s’engagent dans des relations amoureuses avec des non adventistes. Et, dans certains cas, quand ces relations durent ou aboutissent au mariage, l’Église, dans certains territoires, prend des sanctions allant des censures morales à la radiation.

La non disponibilité des données sur ces relations, à l’échelle mondiale, ne permet pas de donner le pourcentage de membres adventistes touchés par cette réalité. Cependant, l’Église au Sud du São Polo au Brésil, dans une étude publiée en 2011 sur la rétention des (de ses) membres, a permis de voir que c’est la première cause dans la perte de ses membres, soit 29%.  Mais, dans d’autres contrées, il semble qu’il n’y ait aucune étude quantitative sur le sujet. Donc, le problème semble être inexploré.

Ces relations ne constituent pas des cas isolés au sein de l’Église. Ils sont fréquents, notamment dans les populations jeunes. Quelles sont les raisons de la fréquentation avec des jeunes adventistes avec des non-adventistes ?  Quelles en sont les conséquences sur le jeune adventiste ? Comment affecte-t-elle la vie spirituelle et la conscience du jeune adventiste ? 

Dans son travail de mémoire pour l’obtention du grade de Licence en Théologie à l’Université Adventiste d’Haïti, en Octobre 2018, pour lequel il a obtenu 96 sur 100, Jean-Fritznel Appo, à partir d’une étude tente de répondre aux interrogations sues-évoquées. Pour réaliser cette étude, le chercheur a utilisé la méthode exploratoire d’approche qualitative. L’étude de cas a été retenue comme type de la recherche et l’interview comme stratégie.

Le sentiment d’un réciproque amour profond et la difficulté de trouver l’éventuelle âme-sœur au sein de l’Église semblent constituer les plus grandes des principales raisons poussant un.e jeune adventiste à choisir une personne non adventiste. Il faut souligner que le chercheur ne prend pas en compte des cas où les deux personnes étaient déjà ensemble bien avant que l’une ait accepté la foi adventiste, et ce ne sont pas des cas isolés.

Ces choix ne restent pas sans conséquences. Jean-Fritznel, dans ses travaux de recherche a trouvé qu’il existe chez [certains] ces jeunes adventistes un sentiment de culpabilité, ils reprochent leur conscience. Les pressions sociales des proches, notamment des parents adventistes, constituent un poids que ces jeunes doivent trainer après eux au quotidien. Mis à part de cela, ils sont relevés de leur fonctions au sein de l’Église, et parfois y sont bannis. Pour l’Église, ils apportent du feu étranger dans le lieu saint. Pour échapper à tout cela, certains essaient de contourner l’interdiction en tentant de convaincre le partenaire à accepter la Foi Adventiste.

Le chercheur a trouvé de que les jeunes n’éprouvent pas le sentiment d’être affectés spirituellement par le choix d’un.e non adventiste. Ils pensent que leur relation avec Dieu n’en est pas impacté, ni négativement, ni positivement.  Toutefois, ils n’ont pas tous la conscience libre.

La théorie des dissonances, notamment la dissonance cognitive, qui a servi de cadre à la recherche a été confirmée durant les analyses. Cette théorie de Festinger stipule qu’en cas de violation d’un principe de son groupe, la personne se sentira inconfortable. C’est exactement le cas de deux des interviewés. Leur conscience leur reproche de fréquenter un.e non adventiste. Et ce n’est pas tout, cette même théorie entend que ce sentiment d’inconfort tend à diminuer par le fait que les concernés essaieraient de modifier les principes en fonction de leur acte.

Selon la théorie de la dissonance cognitive, lorsque les circonstances amènent une personne à agir en désaccord avec ses croyances, cette personne éprouvera un état de tension inconfortable appelé dissonance, qui, par la suite, tendra à être réduit, par exemple par une modification de ses croyances dans le sens de l’acte 

L’Eglise croit que dans ces relations les divergences dans les domaines de l’observation du sabbat, les loisirs, les relations sociales, la gestion de l’argent, l’éducation des enfants peuvent engendrer la détérioration des relations et le découragement. Ces divergences peuvent même causer la perte totale de la foi chrétienne (Session Conférence Générale des Adventistes du Septième Jour – CGAS, 2015). Pour l’Église, ces divergences peuvent générer des tensions et des fissures dans le mariage. 

Jean Carmy Félixon


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