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Haïti : Le Vaudou n’est pas notre culture

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Haïti : Le Vaudou n’est pas notre culture

« Le Vaudou est notre culture ». C’est l’affirmation de plus d’un dès qu’on parle de culture, ou encore d’identité culturelle. Pour eux, tous les éléments de la culture haïtienne trouvent leur origine et leurs explications exclusivement dans le Vaudou. Selon eux, se reconnaitre ou s’accepter en tant qu’haïtien c’est se réclamer d’être un vaudouïsant [pratiquant]. Ainsi, tous ceux qui ne s’acceptent pas comme tel serait acculturé.

La culture[1] est l’ensemble des connaissances, des savoir-faire, des traditions, des coutumes, propres à un groupe humain, à une civilisation. Elle se transmet socialement, de génération en génération et non par l’héritage génétique, et conditionne en grande partie les comportements individuels. La culture englobe de très larges aspects de la vie en société : techniques utilisées, mœurs, morale, mode de vie, système de valeurs, croyances, rites religieux, organisation de la famille et des communautés villageoises, habillement, etc.

Nous n’ignorons pas le poids que fait le Vaudou dans le patrimoine culturel haïtien. Cependant le pluralisme culturel et religieux en Haïti, ainsi que les phénomènes culturels n’ont pas tous l’étiquette vaudou.  Et dès que, dans un milieu, il y a pluralisme religieux, il parait impossible de considérer une religion comme culture, quelque serait son poids. La raison c’est que chaque religion/confession a ses rites, ses rituels, ses croyances, ses mœurs et traditions, vécues au quotidien par les adeptes sur le territoire en question, et ces éléments peuvent être différents d’une religion/confession à l’autre.

La culture d’un peuple couvre de nombreux domaines du quotidien de ce peuple. Des domaines de la culture nous pouvons citer : la langue, la musique, l’habillement, le théâtre, l’alimentation, l’ornement, l’architecture, le style de vie, l’art*… Et si l’on voudrait élargir le cadre, on pourrait même se référer à l’inconscient collectif.

En Haïti, qu’on soit dans la langue, la musique, l’habillement, le théâtre, l’alimentation, l’ornement, l’architecture, le style de vie, l’art*… rien n’est Vaudouïsant dans son essence. Notre langue nationale est faite, entre autres, de dialectes africains, d’un peu de français et d’anglais ; notre panthéon musical un peu musique urbaine, de boléro, de compas, d’acappella… semble ne pas être du rituel vaudou ; dans notre façon d’habiller qu’on se fait africain (avec pluralisme religieux africain), caribéen ou occidental, rien n’est vaudou. Et on s’arrête ici avec les considérations.

S’il faudrait considérer Vaudou comme un concept, au regard de ces considérations, le concept Vaudou est nettement inférieur par rapport à l’extension du concept culture. Le Vaudou est comme un inférieur logique, qui ne s’applique qu’à une petite quantité de cas particuliers, et qui sont modifiables au gré du temps. Pour bien comprendre cela, il faut juste se poser la question : quelles sortes de (musique, alimentation, architecture, langue, cinéma..) vaudou y a-t-il ?  Et l’on comprendra que le Vaudou est intégré dans la Culture Haïtienne, et non l’inverse.

Nous comprenons l’importance des cultures et leur utilité dans la vie de l’Homme. Aussi, nous reconnaissons la valeur du Vaudou pour de nombreux haïtiens. En tant que religion servant à combler, entre autres, les besoins d’adorer de l’être et répondre à certains des besoins existentiels de ce dernier, le Vaudou implique un style de vie, comme toute autre religion. Nous comprenons son impact et son poids dans la culture haïtienne, mais devons éviter de tomber dans le piège de faire de lui l’épicentre ou encore l’enveloppe de la culture haïtienne.

La Rédaction – AlelouyaORG  


[1] http://www.toupie.org/Dictionnaire/Culture.htm


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Wisvel MONDELICE

Bonjour. Je complimente vivement la Rédaction de AlelouyaORG pour son travail. Néanmoins, je la fais part de ce point de vue un peu discordant sur cet article.

D’abord, certes le titre de l’article considère une opinion mal construite (on est d’accord ici) qui tend à prendre un espace considérable dans nos discours sur le vaudou, mais celle-là n’est jamais seule. Aussi dit-on :”Notre religion est le vaudou” ou encore “notre racine est le vaudou”.

Cela étant, je ne pense pas que le pluralisme peut et / ou doit chasser l’identité, voire la remplacer. En perdant son identité on ne pourra rien offrir à la diversité.

Je ne suis pas entrain de confirmer que notre identité est vaudou. Plutôt je me demande si, en traitant la culture comme vous le faites, vous ne laissez pas à coté la question qui devrait nous guider comme cadre catégoriel (fondement) : notre origine. Vous êtes dans une démarche qui tend à transmuter l’origine de la population haïtienne à des pratiques socio-historiques.

Intellectuellement vôtre.

Joseph Gandy Maurice

Il faut croire que définitivement être instruit ne fait pas de soi une personne cultivée, ni éduquée. C’est davantage de la bêtise humaine et de la corruption intellectuelle, lorsqu’une telle personne cherche à tordre le cou au raisonnement intellectuel pour accomoder sa croyance ou sa doctrine religieuse.

Celui qui a écrit ce torchon, pour un soi-disant chrétien, souffre d’un manque d’honnêteté intellectuelle

Dread Dodo

Griyo avek bannan.
Lanbi boukannen
Tanbou frape Aysyen kontan!
Kreyol pale kreyol konprann!
Kongo,
Nago,
Petwo,
Yanvalhou,
Arada,
Ibo
Manje marassa,
Ghede,
Sispann bwe san Kris,
Jete yon ti dlo!
Epi, kom sou te Dayiti,
Se moun ki mouton,
Na make yon to kabrit,
Si yo mande nou yon kabrit de pye,
Na bay yon kok poul!
Epi, woule tanbou,
Si nou vle di mesi,
Rele Ayibobo,
Se kri sila Aysyen kreye,
Paske Aysyen pa menm konnen
Ki bo Amen, Alleluya soti.

Il ne faut pas essayer d’imposer ses choix personnels avec les marques intrinseques d’une communaute.
“Comprendre exige parfois un effort mental, une déconstruction et un dépassement.”
D’accord, cela commence avec une tentative franche de depassement personnel en deconstruisant ses propres a priori afin de ceder aux autres la place qu’ils occuperont, envers ou contre soi.