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L’Église Adventiste en Haïti : Un silence complice ?

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Comprendre le silence de l’Église Adventiste en cinq points

Par Jean Carmy Félixon

Les troubles sociopolitiques qui sévissent en Haïti ces derniers jours ayant entrainé des pertes en vies humaines, en biens matériels et qui ont paralysé le fonctionnement des institutions, dont des églises et des hôpitaux, ont poussé des groupes organisés à sortir de leur silence. Tous secteurs confondus, publient des communiqués et placent leur mot. Mais, l’Église Adventiste en Haïti reste dans un mutisme, ce qui poussent plus d’un, notamment des adventistes, à condamner l’Église, qu’ils croient être [trop] indifférente devant cette situation alarmante. La seule circulaire de l’Église ne s’adresse qu’à ses membres, et n’est qu’un appel à la prière, comme d’habitude. Comment comprendre son silence devant cette crise qui entrave même la Liberté Religieuse, une priorité de l’Église Adventiste Mondiale ?

1. L’absence d’une culture de Communication

L’utilisation des médias et la mise en œuvre des porgammes de Relations-Publics, quoique encouragées par l’Esprit de Prophétie et l’Église Adventiste Mondiale, en Haïti, ne sont pas dans le train de l’Église en Haïti. On constatera que l’Église est méconnue en Haïti à cause de cela. Le seul canal favori, si ce n’est l’unique, de l’Église pour communiquer avec ses membres c’est la circulaire, et suivant une hiérarchie. Hormis les campagnes d’évangélisation, on a comme l’impression que l’Église ne fait que s’autocommuniquer. La publication d’une note de presse serait la dernière chose à laquelle s’attendre.

2. L’inefficacité des notes de presse

Il est vrai que l’Église n’a pas habitude de publier des notes de presse, mais, que peut faire une note de presse dans cette crise ? Que l’on soit clair, les protagonistes de cette crise, particulièrement la mafia internationale et locale, les mercenaires ou les charlatans et acteurs politiques, ce sont des femmes et des hommes endurcis qui ne respirent que la violence, une expression parfaite de 2 Timothée 3.1-5. Pour ce qui concerne l’Église, seule la prière sincère et authentique, adressée avec les mains innocentes et le cœur pur, peut faire fondre ces cœurs méchants, durs et glacés.

3. Le statut et la mission de l’Église

                Contrairement à l’Église Catholique qui a des rapports diplomatiques avec Haïti, l’Église Adventiste a un statut d’organisation apolitique. Par sagesse, l’Église doit éviter tout ce qui peut traduire, à tort ou à raison, une forme d’ingérence dans la vie politique, dans les affaires d’Etat,  toutefois, dans certains cas elle peut encourager la désobéissance civile pour des causes humanitaires (voir Témoignages pour l’Eglise, vol 1, p. 75). L’Église doit éviter toute initiative pouvant faire obstacle à sa mission qui est de proclamer le message des trois anges.

4. La hiérarchie de l’Église

                Il est intéressant de souligner que dans la pratique de l’Église Adventiste, lorsque se présentent certaines situations dans un pays qui paraissent requérir le mot de l’Eglise, ce n’est pas l’administration nationale qui le fait, mais l’instance supérieure, si elle la juge nécessaire. Et cette instance supérieure c’est la Division ou la Conférence Générale. Haïti se trouve dans la Division Interaméricaine, et cette dernière ne publie pas de façon trop intense, à chaque situation.

5. La sauvegarde de l’unité de l’Église

« L’unité du Corps de Christ », quatorzième sur les vingt-huit croyances de l’Eglise Adventiste, l’unité des membres est essentielle Église qui prône l’unité dans la diversité. À cause des divergences d’opinions et les sensibilités politiques dans une crise à caractère sociopolitique, toute position peut entraver l’unité de l’Église. Rappelons que l’Église Adventiste est apolitique.

Alors qu’au regard de ces réalités on n’entend pas la voix de l’Eglise Adventiste dans ce concert de crise, pour combler certaines attentes, à l’instar de l’Église Adventiste du Honduras, elle pourrait, au moment opportun, organiser une marche nationale et d’autres initiatives apolitiques pour dénoncer la corruption, promouvoir la justice sociale et l’équité. La prière sincère et fervente, dans la pratique de la justice et l’amour, reste la clé.

Cette publication n’engage que son auteur.


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