Le culte chrétien face aux nouveaux défis du confinement

Par Max Guybert LYRON, Alelouya.org
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Depuis les mesures adoptées par le Gouvernement Haïtien pour faire face à la pandémie, l’Église Adventiste comme la quasi-totalité des églises a dû fermer ses portes pour limiter les rassemblements et ralentir la propagation du virus. Une expérience difficile pour les membres dont les facilités technologiques varient largement. Désormais palpable au sein des congrégations, le clivage numérique est symptomatique de la nécessaire transition vers des approches innovantes. Un regard sur l’adaptation des membres.

Le culte personnel

Dans un sondage réalisé par Alelouya! à travers le groupe « Communauté Adventiste Haïtienne » 98% des participants affirment être confrontés à une pareille situation pour la première fois. Sr Edna témoigne :
« Mwen fè koudeta, mwen fè 90, m fè 94, m fè 2004, se premye fwa m fè 2 mwa m pa ka al adore nan legliz mwen depi m konnen m batize ».
Devant cette situation le culte personnel est de loin la passerelle privilégiée entre le membre et son Dieu. Une réalité difficile pour les jeunes chrétiens pour qui l’immersion sociale à l’église a une importance majeure.

Le culte familial : une porte de sortie pour les familles chrétiennes

Pour les familles adventistes constituées, la réalité peut-être différente. En effet, avec ou sans enfants, les couples pourront plus facilement établir le sanctuaire à l’intérieur de la maison. En ce sens, l’époux ou encore l’épouse exerce le rôle du Pasteur. Certaines églises ou missions élaborent régulièrement des programmations pour les membres, ce qui convient mieux aux familles ; néanmoins, il peut être assez éprouvant « d’exécuter et d’assister » tout un culte lorsqu’on est seul… Aussi, certaines personnes se tournent-elles vers la Radio Voix de l’Espérance (89.7 FM)

Radio Espérance: 4VVE (89.7FM)

La Radio Voix de l’Espérance est vraisemblablement l’alternative de prédilection pour les adventistes en cette période. Au district de Jérusalem de Delmas, les statistiques communiquées révèlent que 49% des membres adorent régulièrement avec la 4VVE contre 46% qui exécutent les programmes régulièrement élaborés par la Commission de Programmation. Il est à n’en point douter que le Ministère de la Radio occupe un rôle prépondérant. Mais, ce n’est pas tout.

Les services de culte en ligne

Bien avant la COVID-19, il se développait rapidement au sein des autres congrégations réformées cette nouvelle approche pour les services d’adoration en ligne à travers principalement Facebook, YouTube entre autres. L’Église Adventiste pour sa part a « dû » emboiter le pas. L’UMASH, les Missions et Fédérations, la 4VVE, grâce au support de technique notamment du MEODH ou encore de Hope Channel Haïti, ont rendu possible cette expérience pour les internautes d’ici et d’ailleurs qui ont désormais le choix, à chaque sabbat. 

Il est clair que toutes les églises ne sont pas en mesure de souscrire à cette facilité technologique. Elle est de surcroit accessible uniquement aux membres qui disposent des ressources et outils adéquats pour profiter de l’expérience : énergie, téléphone intelligent, tablette ou ordinateur, connexion 4G/LTE… Cette alternative surtout prisée par les jeunes présente toutefois des inconvénients : d’aucuns estiment qu’assister à un culte en ligne limite la participation du membre au service du culte à un simple rôle de spectateur ; ainsi, pour Saskia : « Mwen depi m kòmanse sou inèdtan, dòmi pran m… »

Perspectives et considérations

Cette transition déjà initiée vers un nouveau mode de fonctionnement pour nos communautés suscite certaines questions pertinentes, parfois, inquiétantes. La clivage numérique peut être préjudiciable à la vie de l’Église. Si la radio demeure largement accessible, beaucoup de membres ont pour leur part un accès très limité à l’internet, ne disposent pas de smartphone et sont comme beaucoup d’entre nous, confrontés au problème de l’énergie. 

Au demeurant, il faut souligner que certaines catégories de membres nécessitent une attention particulière, notamment les néophytes, les personnes du 3e âge, veuf•ves qui vivent seuls•es, les jeunes qui sont en colocation ou sous un toit où les autres ne partagent pas nécessairement leur foi (…).

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