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Du drame du Calvaire à l’Ascension

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Par Jean Carmy Félixon

(Pleurs) Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi !

Les disciples sont là, ils ne l’ont point entendu hurler. L’armée des cieux est là, elle est impuissante à agir. Dieu se fait sourd pour ne pas entendre les gémissements de son Fils. Les merveilleuses mélodies cessent, l’Immortel va mourir. Marie ne peut pas dormir, l’intuition maternelle lui fait sentir que son fils est en péril. Marie Madeleine fait des cauchemars, celui qui lui a donné un statut va perdre le sien. Les mondes, les planètes, les astres, les galaxies, les constellations et les étoiles se plaignent l’un à l’autre devant le sort que va subir le Soleil de Justice, ils s’inquiètent du leur. Les animaux communiquent entre eux, dans très peu de temps ce sera un séisme. Seul le Prince des Ombres est aux anges, il voit couler les larmes angoissantes du Consolateur des affligés.

(Pleurs) Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi !

Pour la deuxième fois il fait cette prière. Dieu est-il sourd ou est-ce que c’est Jésus qui a demandé l’impossible ? Ce n’est ni l’un ni l’autre. C’est la loi de l’amour et du rachat qui l’exige. Cette nuit même, la Création et le Créateur doivent assister au début de l’ultime sacrifice efficace pour le pardon des péchés. Les heures filent comme des secondes. Entre temps les juges s’asseyent sur leur trône. Anne, Caïphe et tout le sanhédrin boivent leur tisane. Ils attendent avec impatience celui qu’on va arrêter avec fouets, épées et bâtons. Judas est impatient, il doit remplir sa part du contrat. Le soleil et le clair de lune sont incapables de tout contempler, ils disparaissent de la voûte céleste. On allume les torches. Tout le sang des veines de Jésus se glace. Il a froid, il a de l’angoisse, le danger est présent. Il sent l’odeur du crime.

(Pleurs) Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi !

En réponse à cette prière c’est une multitude armée qui vient arrêter un seul homme. Le vent ne souffle plus. Les arbres du jardin dans lequel l’homme se trouve restent immobiles, ils assistent à l’arrestation criminelle et hypocrite de l’innocent culpabilisé. La cohorte, le magistrat et les huissiers vont exécuter les ordres. La scène est mouvementée, le tableau est couvert de nuages noirs et le voile mutilé de péchés. L’homme est là, il a vu la foule. La foule est là, elle n’a pas vu l’homme mais elle s’avance. L’homme ne s’est pas enfui, il doit mourir de mort dans moins de vingt-quatre heures. L’homme est en face de la foule : ‘Qui cherchez-vous ?’ Les voix répondent à l’unisson : « Jésus de Nazareth ». « C’est moi, Je Suis ». A entendre ‘Je Suis’, ils sont conscients qu’ils sont en présence de l’Etre, en présence du Temps et de l’Amour, en présence de Celui qui s’est révélé à Horeb et qui a écrit et donné les deux tables de lois dans le feu et la flamme ; ils tombèrent face contre terre. ‘Qui cherchez-vous ?’  Nous cherchons Jésus de Nazareth . ‘Si c’est moi que vous cherchez laissez partir ceux qui sont avec moi’. À ce moment Jésus reçoit son honorable baiser de mort. On s’avance et on met la main sur lui.

Après maints appels inutiles, après maintes tortures sanglantes, on lui remet une lourde croix. Une croix qui symbolise nos abominations, nos faiblesses, nos fautes, nos crimes, nos douleurs, nos craintes, nos souffrances, nos péchés, nos malheurs, nos châtiments. Il doit tout charger sur ses épaules pour explorer le Golgotha. Il marche, il marche, il marche. Il trébuche sous le poids de la croix. Finalement il tombe. Les bourreaux qui l’ont frappé jusqu’à le faire saigner ne peuvent plus assister à cette supplice. Ils réclament de l’aide pour le condamné. La route est longue, ses  pieds lui font mal, son esprit saigne, son âme transpire, du sang sort de ses pores, ses nerfs ne résistent plus à la couronne d’épines qui orne sa tête, ses os pleurent, ses cellules veulent courir. Il est cloué aux bois. Marie ressent à nouveau les douleurs de l’enfantement en contemplant son fils exposé sur la place de la mort, Marie Madeleine se souvient de son parfum, mais elle ne sent qu’une odeur répugnante.

En regardant ses mains et ses pieds cloués au bois, en délectant sans cesse le fiel sous sa langue, ne trouvant même pas sa salive pour abreuver une partie de sa soif, sentant la douleur atroce de sa maman, admirant les laissés-pour-compte qui n’auront plus à entendre une phrase pouvant les rassurer de leur dignité ; Il pria son Père… En réponse, Jésus voit partir sa divinité sans lui dire au revoir. Alors il s’écrie d’une forte voix avec la faible force qui lui reste : Eli, Eli, lama sabachthani ? La divinité ne répond pas. Alors ses bourreaux lui ont répondu en lui donnant du vinaigre. Jésus souffre trop, en quelques minutes il doit mourir. Il remet son esprit entre les mains de son Père, puis Il expire et meurt. Ainsi tout est accompli. Le sacrifice est fait, Jésus est mort.

On lui descendit de la croix, on le mit dans un sépulcre. Beaucoup retournent en pleurs, certains retournent le cœur décalé, d’autres sont obligés de rentrer parce qu’ils doivent prier pour marquer la transition entre les jours séculiers et le sabbat.

Jésus est mort. Le ciel est triste. Les ténèbres viennent couvrir la terre. Les vents font silence, les vagues se calment, les animaux se taisent, les nuages versent des larmes, les cours d’eau arrêtent leur course, le soleil reste face contre terre, la lune enveloppe son visage, Satan observe, les anges se prosternent, Dieu est à genoux, la nature est muette, le péché est immobile, l’esprit retient son souffle. Tout est en recueillement pour saluer le départ du Grand Vainqueur. Une fois de plus l’ange a pris un premier-né.

Trois jours plus tard le séjour des morts ne peut plus garder une seconde de plus le Chef de l’Armée de l’Eternel. La mort a peur, elle libère le captif. Les portes du tombeau s’ouvrent, Jésus sort des entrailles de la terre. Les anges des cieux prennent leurs instruments, ils entonnent l’hymne de la victoire.

Le portier s’avance, il crie à haute voix aux portes gardiennes du Royaume Céleste : « Portes, élevez vos linteaux; ouvrez-vous, portes éternelles! Que le roi de gloire fasse son entrée! ». Les portes savent bien qui est le Roi de Gloire, mais pour saluer la victoire de Jésus sur la mort et sur le péché et pour lui rendre hommage, les portes répliquent : « Qui est ce roi de gloire ? ». Le portier rétorque : « L’Eternel fort et puissant, L’Eternel puissant dans les combats. Portes, élevez vos linteaux; ouvrez-vous portes éternelles! Que le roi de gloire fasse son entrée! ». Les portes sont en joie, elles donnent gloire au Très-Haut. Afin que le monde sache que Jésus est le Roi de Gloire, elles reprennent avec puissance : « Qui donc est ce roi de gloire ? ». Le portier avec une voix pleine d’émotions et d’autorité, reprit : « L’Eternel des armées: Voilà le roi de gloire ! ».

Grace à sa mort, j’ai le pardon. Grace à sa résurrection je crois que ma chair ne verra pas la corruption pour toujours. Grace à son Amour, je crois et je confesse que je ne serai jamais rejeté si j’accepte ce sang versé, quelque serait mon état. Je crois et Jésus m’aime.


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