« Arrêtez et sachez que je suis Dieu. »
Arrêtez-vous et sachez…
John Wesley Taylor V
La semaine avait été chargée, remplie de comités, de projets et de rendez-vous. Un tourbillon étourdissant d’activités. La fin de semaine venue, j’ai réalisé que j’avais besoin de trouver un endroit tranquille où je pourrais penser et réfléchir, et peut-être retrouver une certaine dose de santé mentale !
Je connaissais un petit coin dans les montagnes, pas très loin. Après une heure de randonnée, je suis arrivé près d’une gorge et me suis assis sur un rocher au bord d’un ruisseau. J’observais la chute d’eau dévalant la pente montagneuse, se jetant sur les cailloux et les corniches, éclaboussant et arrosant.
En fixant le ruisseau des yeux, il m’a semblé assister à une répétition de ma semaine : me précipitant ici et là, me ruant d’une activité à l’autre. J’ai réalisé que je ne trouverai pas la paix et le calme que je cherchais. Je me suis levé et j’ai commencé à descendre la gorge qui longeait le ruisseau. Après un certain temps, le courant s’est mis à ralentir car le ruisseau se déversait dans un lac.
Me tenant devant le lac, j’ai regardé de l’autre côté. Il y avait des blocs de roches sur la rive, derrière les blocs de roches, des arbres, derrière les arbres, les montagnes, et au-delà des montagnes, le ciel. Puis j’ai baissé les yeux et j’ai vu les blocs de roches, les arbres, et sous les arbres, les montagnes et le ciel. La réflexion était parfaite. En fait, si j’avais pris une photo, vous auriez eu du mal à savoir quel était le haut et le bas.
Là, au bord du lac, une idée m’est venue. L’eau rend une réflexion parfaite quand elle est calme. Le Psaume 46.10 nous rappelle : « Arrêtez et sachez que je suis Dieu.[1] » Il semble qu’il y ait une condition, un prérequis pour connaître Dieu pleinement : rester calme, être en paix. Cesser notre agitation frénétique et permettre à l’eau de nos vies de se calmer. C’est peut-être le sens du Psaume 23.2 : « Il me dirige près des eaux paisibles. »
« Mais, disons-nous, je n’arrive pas à trouver du temps pour être avec Dieu calmement. J’ai tant de choses à faire. Bien sûr, toutes sont de bonnes choses. » En fait, que nous fassions de bonnes ou de mauvaises choses n’a pas vraiment d’importance. Si nous sommes tellement occupés que nous ne pouvons pas trouver de temps pour Dieu, Satan nous tient dans sa poigne.
Par contre, vous avez tout à fait raison. Il est impossible de trouver un temps calme pour Dieu. Nous devons faire du temps pour Dieu. Cela doit être notre première priorité. Jésus a dit : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu, et toutes ces choses vous seront données par-dessus[2] » (Matthieu 6.33).
La vie de Daniel, par exemple, est la manifestation de cette priorité de la plus haute importance : passer du temps de qualité avec Dieu quoi qu’il arrive. Même sous une menace de mort, « il monta chez lui, dans la chambre à l’étage dont les fenêtres étaient ouvertes en direction de Jérusalem ; trois fois le jour il se mettait à genoux, il priait et louait son Dieu, comme il le faisait auparavant » (Daniel 6.11).
La vie de Jésus révèle les mêmes priorités. Parfois, c’était au début du jour qu’il passait du temps avec son Père. « Au matin, alors qu’il faisait encore très sombre, il se leva et sortit pour aller dans un lieu désert où il se mit à prier » (Marc 1.35). Parfois, son temps calme était à la fin d’une journée chargée. « Après avoir renvoyé les foules, il monta sur la montagne pour prier à l’écart » (Matthieu 14.23). Avec quels résultats ? Le temps calme passé avec son Père a produit une réflexion dans sa vie. Voilà pourquoi il pouvait dire : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14.9).
Pensant à cette question de priorités, Ellen White a écrit : « Consacrez-vous à Dieu dès le matin ; que ce soit là votre premier soin. Votre prière doit être : “Prends-moi, ô Dieu, comme ta propriété exclusive. Je dépose tous mes plans à tes pieds. Emploie-moi aujourd’hui à ton service. Demeure en moi, et que tout ce que je ferai soit fait en toi.” C’est là une affaire quotidienne. Soumettez-lui tous vos plans, quitte à les délaisser ou à les exécuter selon qu’il vous l’indiquera[3]. »
Ce sera le matin, le midi ou le soir, mais il faut mettre de côté du temps pour Dieu, du temps de qualité. Alors, les eaux de votre vie seront paisibles. Et seulement alors, les autres verront la réflexion de Jésus.
John Wesley Taylor V, EdD, PhD, est directeur associé de l’éducation à la Conférence générale, et il était rédacteur adjoint de Dialogue quand il écrit. Son courriel : taylorjw@gc.adventist.org
Source : Dialogue
[1] Toutes les citations bibliques sont tirées de la Bible Louis Second, (LBS), 1910.
[2] Ellen White commente ainsi ce passage : « Voilà le premier grand but – le royaume des cieux, la justice de Christ. Les autres buts à atteindre devraient être secondaires à celui-ci. » (Maranatha: The Lord Is Coming, Washington, D.C.: Review and Herald Pub. Assn., 1976, p. 71). « Jésus ne nous dégage pas de la nécessité de faire des efforts pour gagner notre vie, mais l’enseignement de Jésus nous dit qu’il doit être en tout le premier, le dernier et le meilleur. » (God’s Amazing Grace, Washington, D.C.: Review and Herald Pub. Assn., 1976, p. 21).
[3] Ellen G. White, Le meilleur chemin, Éditions SDT, p. 68, 1981.