Zéro Tolérance pour les adventistes bourreaux conjugaux, abuseurs…
Les dirigeants adventistes mis au défi de ne jamais tolérer la violence conjugale et l’abus sexuel
Le 28 janvier 2020 | Punta Cana, République Dominicaine
Le Dr Torben Bergland, directeur adjoint des ministères de la santé de l’Église adventiste mondiale, a mis les administrateurs adventistes et les dirigeants de ministères de la santé au défi de n’avoir aucune tolérance pour la violence conjugale et l’abus sexuel, bien présents dans l’Église et qui menacent sérieusement la santé mentale et le bien-être.
D’après lui, « l’exposition à la violence, à la négligence et à l’abus, qui sont partout, nuit à la santé mentale. Dans les foyers, où la sécurité devrait régner, il y a de la violence, de la négligence et de l’abus sexuel. En tant qu’Église, nous devons porter attention à ces choses, car elles sont inacceptables. »
« L’Église ne doit avoir aucune tolérance pour la violence conjugale et l’abus sexuel, qui sont parmi nos plus grands obstacles à la santé, et ce partout dans le monde, aucun endroit n’en faisant exception. »
Cet appel, le Dr Bergland l’a fait lors d’une présentation sur la dépression le troisième jour du Sommet sur la santé tenu par la Division interaméricaine du 22 au 25 janvier derniers à Punta Cana, en République dominicaine. Les participants étaient surtout des administrateurs de l’Église et des dirigeants en santé de partout sur le territoire interaméricain.
La dépression peut affecter n’importe qui, même une personne qui semble vivre dans des circonstances relativement idéales, a-t-il expliqué. Mais elle est deux fois plus répandue chez les femmes que chez les hommes.
Plusieurs facteurs peuvent jouer un rôle dans la dépression :
- La biochimie : des variations dans les taux de certaines substances chimiques dans le cerveau peuvent contribuer aux symptômes de la dépression.
- La génétique : la dépression peut être « de famille ». Par exemple, dans le cas de jumeaux identiques, lorsque l’un souffre de dépression, l’autre a 70 % de chances de souffrir de la même maladie dans sa vie.
- La personnalité : les gens qui ont une faible estime d’eux-mêmes, qui sont facilement dépassés par le stress ou qui sont généralement pessimistes semblent plus enclins à vivre de la dépression.
- Les facteurs environnementaux : l’exposition constante à la violence, à la négligence, à l’abus sexuel ou à la pauvreté peut rendre certaines personnes plus vulnérables à la dépression.
Considérant que plus de 264 millions de personnes de tous les âges sont affectées par la dépression selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Bergland a expliqué que « la dépression fait partie de l’être humain. C’est une réaction fréquente à l’état malade de ce monde. C’est une maladie qui affecte la qualité de vie et la capacité de fonctionner. On a tendance à penser que la dépression n’est qu’un état de grande tristesse, mais elle est caractérisée par un état d’esprit complexe souvent marqué par le désespoir, la haine de soi-même, l’isolement, l’anxiété, la tristesse, les sentiments de culpabilité et de vide ainsi que la honte. »
Les symptômes typiques de la dépression :
- Une perte d’intérêt ou de plaisir pour les loisirs et les activités
- Un sentiment de désespoir ou de pessimisme
- De l’irritabilité
- Une baisse d’énergie ou de l’épuisement
- Un ralentissement moteur ou verbal
- De l’agitation ou de la difficulté à rester immobile
- Des difficultés de concentration et de prise de décision ou des troubles de mémoire
- Des troubles du sommeil (se réveiller trop tôt ou dormir trop)
- Une augmentation ou une diminution de l’appétit ou du poids
- Des douleurs, des maux de tête, des crampes ou des troubles digestifs sans cause physique claire ou qui ne diminuent pas avec les traitements
Selon l’OMS, de 76 à 85 % des gens dans les pays à faibles et moyens revenus ne reçoivent aucun traitement de leur maladie. Les obstacles aux soins efficaces comprennent le manque de ressources, le manque de fournisseurs de soins de santé bien formés, les stigmates sociaux associés aux troubles mentaux et les évaluations inexactes. Dans les pays où l’on trouve tous les niveaux de revenu, les gens qui souffrent de dépression sont souvent mal diagnostiqués, et les autres qui ne souffrent pas de dépression sont aussi trop souvent mal diagnostiqués et prennent donc, à tort, des antidépresseurs.
Le Dr Bergland croit que le scepticisme envers la psychologie de certaines communautés religieuses a pu affecter le traitement efficace de la dépression.
« Dans l’histoire de la psychologie, on retrouve effectivement des frictions entre la religion et la psychologie. Ainsi, beaucoup de chrétiens sont devenus résistants et sceptiques à la recherche d’aide pour des troubles mentaux. »
Le jugement spirituel
De plus, sur le plan spirituel, le Dr Bergland souligne la croyance de certains selon laquelle les personnes qui se sont suicidées ne peuvent être sauvées.
« Je pense que Dieu connaît la quantité de souffrance qui accompagne chaque suicide. Il connaît l’histoire de chaque personne. Il connaît et comprend la maladie mentale et les dysfonctions de l’esprit mieux que n’importe quel psychiatre. Je pense que, lorsque quelqu’un renonce à la vie, c’est Dieu qui en souffre le plus. Il n’est pas en colère contre la personne, mais il est certainement en colère contre le péché. Ce n’est donc pas à moi de juger de qui sera sauvé et qui sera perdu. Je ne crois pas que le suicide soit un péché impardonnable. Nous ne devons jamais oublier que Dieu est un Dieu compatissant qui aime l’humanité, et je crois que ses pensées vont, d’une manière toute particulière, vers ceux qui souffrent. »
« J’ai appris tellement de choses sur la dépression lors de cette présentation, a dit Carla Sanchez du Belize. Je sais maintenant qu’elle peut affecter n’importe qui. Il ne faut donc pas en avoir honte. » Elle comprend que les gestes, parfois plus que les paroles, peuvent nous aider à identifier la dépression chez quelqu’un qui en souffre. « Nous devons abandonner nos jugements des gens aux prises avec la dépression. »
« La dépression est traitable, a ajouté le Dr Bergland, mais les traitements ne garantissent pas le rétablissement total. Il nous faut donc augmenter notre compassion pour les gens qui souffrent de dépression… pour ces personnes de notre église et de notre communauté. »
Source : Communication DIA